L’Université d’été et sa filière « Les Formes du militantisme »

Texte collectif de quelques militantes-ts de attac-Campus dénonçant le détricotage de la filière « Les Formes du militantisme » portée par quelques unEs de ces militantes-ts.


Entreprise de dénigrement de la direction d’Attac France vis à vis d’Attac Campus : la coupe est pleine !

Chères adhérentes, chers adhérents,

Nous vous interpellons de manière exceptionnelle pour faire part de notre ras-le-bol vis à vis des agissements de la direction d’Attac France à l’encontre des activités de la coordination Attac Campus. La dernière expression de ces agissements concerne le sabordage délibéré du travail effectué par des membres de la coordination au sein du comité de pilotage de l’université d’été (UE) et la construction d’une filière intitulée « Les formes du militantisme », dont l’objectif est notamment d’interroger les formes par lesquelles tout un chacun pouvait diffuser les idées que le Manifeste contient.

La préparation de la filière a débuté le 10 mai 2006 par un échange de mails sur la liste Campus (sur laquelle sont inscrits certains membres du Conseil d’Administration, dont son Président). Elle s’est poursuivie sur l’une des pages de notre Wiki afin de permettre un travail collaboratif. Nous avons également pris part au groupe de préparation de l’UE réunissant les responsables de filières et quelques administrateurs d’Attac France. Ce groupe avait pour objectif de construire au fil des séances des compromis sur l’organisation générale et détaillée du programme de l’UE. Lors des réunions de préparation de l’UE, une personne référente pour notre filière était présente. Nous avons pleinement joué le jeu en nous conformant après discussions aux exigences financières ou aux remarques ayant trait à la cohérence de notre formule.

Nous avons fait passer le nombre d’ateliers de 5 à 3, en fusionnant deux ateliers pour réduire les coûts et en en requalifiant un qui semblait ne pas répondre à la logique programmatique. Notre proposition de filière fut ainsi approuvée lors des dernières réunions du groupe de travail qui, s’il n’avait pas de pouvoir de décision, disposait de la plus grande légitimité pour définir le meilleur compromis pour l’UE.

Or, nous avons assisté quelques jours avant la publication du programme de l’UE à une opération de déconstruction de cette filière, qui se retrouve aujourd’hui composée d’un atelier unique (les 2 autres étant déplacés dans d’autres filières et certains des intervenants se retrouvant changés) sans qu’aucune justification crédible ne nous soit fournie. Ce qui nous fait dire que les raisons de ce bouleversement de dernière minute, non concerté et complètement arbitraire, sont d’un autre ordre. Nous accusons plus précisément le Bureau d’Attac France d’avoir délibérément cassé la filière au cours de sa réunion du 25 juillet 2006 au simple motif d’offrir une visibilité la plus réduite possible à la coordination Attac Campus.

Il est vrai qu’au quotidien, dans nos groupes Attac Campus, dans nos comités locaux, au sein de la coordination Attac Campus et dans les divers collectifs auxquels nous participons, nous tentons de faire vivre des pratiques de fonctionnement et d’organisation horizontales. Ainsi, nous avons l’habitude de fonctionner de manière ouverte, sans hiérarchie formelle et en favorisant la participation de toutes et de tous. Nous constatons amèrement que ces modes de fonctionnement sont en inadéquation avec la vision des dirigeants actuels d’Attac. Nous avons d’ailleurs été amenés, individuellement et/ou collectivement, à exprimer à plusieurs reprises des points de vue s’opposant à celle-ci. Nous prenons la déconstruction de cette filière comme l’avatar de trop d’une entreprise de minimisation et d’obstruction menée à l’encontre d’Attac Campus. Débutée il y a plus d’un an, elle s’est amplifiée ces derniers mois :

  • Pour la CNCL des 29 & 30 avril 2006, nous entamons dès le début du mois d’avril un travail de préparation de deux ateliers. A notre grande surprise, quatre personnes sont ajoutées à la dernière minute, sans concertation préalable, pour l’animation de ces ateliers, à la demande expresse de la référente de la cellule d’appui aux mobilisations contre le CPE, proposition immédiatement entérinée par le Bureau. Malgré la tentative de contact des intervenants, aucune réponse de la part de ces quatre personnes n’a permis que l’on s’engage réellement vers une co-animation de ces deux ateliers, que nous avons dû gérer au pied levé quelques minutes avant leur tenue. Coïncidence ou non, ces quatre jeunes intervenants de dernière minute sont candidats au CA d’Attac France.
  • La coordination Attac Campus disposait d’un accès à la liste électronique du CA pour quatre de ses membres afin de permettre une circulation de l’information entre ces deux composantes. Au retour des AG de Rennes, cet accès est supprimé sans ne serait-ce qu’une information préalable de la coordination Attac Campus ni même des personnes concernées n’ait été émise.
  • Lors du Conseil d’Administration du 24 juin, Jacques Nikonoff expose le fonctionnement du précédent Conseil d’Administration qu’il propose de reconduire : alors que les six invitations faites aux Comités Locaux sont maintenues, les deux qui étaient faites aux membres de la coordination Attac Campus ne sont étrangement pas citées...
  • Enfin, la déconstruction de la filière sur les formes de militance opérée en catimini à la dernière minute par le Bureau.

Cette minutieuse entreprise de sape est pour nous épuisante. Le travail que nous menons depuis plus de 4 ans dans nos comités locaux et à Attac Campus afin de lier Attac, les lieux universitaires, les jeunes et plus généralement les nouveaux arrivants se trouve entravé de plus en plus par certains dirigeants, qui aujourd’hui profitent d’une situation particulière pour durcir le ton.

Face à cette dégradation des rapports entre la « direction » et la coordination Attac Campus, nous ne pouvons que réaffirmer ici publiquement que la filière de l’université d’été, que nous avons proposée en accord avec le groupe de préparation de l’université d’été et que le Bureau du 25 juillet s’est empressé de déconstruire, est maintenue.

Cette filière intitulée « Les Formes du militantisme » comporte les trois sessions suivantes :

  • Les formes d’organisation du mouvement social du printemps dernier [Vendredi 25, 18h00-20h30], rebaptisée dans le programme « Retour sur le combat contre la précarité et le CPE du printemps dernier ».
  • L’unique session qui compose l’officialité de cette filière dans le programme [Samedi 26, 09h30-12h00] : « Tracts, supports de communication, sites et actions Web. De l¹idée à la réalisation et comment les améliorer »
  • Les fondements de la désobéissance civile [Dimanche 27, 17h00-19h30], appelée dans le programme « Désobéissance civile/civique »

Comme chaque année depuis l’existence de la coordination, nous tiendrons également une réunion de travail qui aura lieu le lundi 28 août dans l’après-midi.

Premières signatures :

  • Chloë Bénéteau (Lyon),
  • Nikolaz Berthomeau (Naoned/Nantes),
  • Nicolas Besseyre (Châlons-sur-Saône)
  • David Cena (Aix),
  • Jean-Baptiste Combes (Rennes),
  • Frédéric Courleux (Rennes),
  • Pierre Dinh-Van (Strasbourg),
  • Etienne Dubuisson (Naoned/Nantes),
  • Pierre Fouilhoux (Clermont-Ferrand / Jussieu),
  • Anaïs Pène (Lyon),
  • Etienne Pingaud (Paris),
  • Raphaël Pradeau (Aix),
  • Léonard Roche (Paris),
  • Aurélie Trouvé (Dijon)

Si vous souhaitez signer ce texte, écrivez-nous à attac-campus@attac.org.